POESIE PAYS
Distribution :
Guy Régis Jr : poète, diseur, metteur en scène
Wooly Saint Louis Jean : guitariste, chanteur
Hélène Lacroix : pianiste, diseuse
Daphné Ménard : chanteur, diseur
Production : NOUS Théâtre
Avec le soutien de l’Association Quatre Chemins et de l’Office National de Diffusion Artistique
Crédit photo Chokarella
RECONSTRUCTION(S)
Distribution :
Rolando Etienne : Le Président
Yvenie Paul : La Première Dame
Danilov Thélisma : Ministre Plan
Miracson Saint Val : Ministre Sans Portefeuille
Murat Milord : Ministre Travaux Publics Jenny Cadet : Ministre Santé
Arthur Marcelin : Ministre Justice
Hélène Lacroix : Ministre L'Opposition
Costumes & accessoires: Nathania Périclès
Production : NOUS Théâtre
Avec le soutien de l’Association Quatre Chemins
Texte et mise en scène de Guy Régis Jr
Peut-être notre époque, à dessein, sonne-t-elle le glas au régime présidentiel, sujet à tant de démesures et d’idioties ? Pendant tout le 20ème siècle, le régime présidentiel ne nous a-t-il pas desservi nos diktats les plus velléitaires, nos plus sanguinaires hommes de puissance, et aujourd’hui ne nous impose-t-il pas nos politiciens les plus fantasques ?
Etre président, est-ce un simple petit projet solitaire ? Voilà plus de trois ans que Monsieur le Président est élu pour la reconstruction du pays, mais on n’entend plus parler de lui qu’à travers les frasques de la Première Dame, les dépenses de ses ministres, et les festivités à n’en plus finir. Pourquoi le poste de président le conduit-il à l’oisiveté la plus totale ? A cette réflexion que je vous invite dans Reconstruction(s): une grande comédie interactive.
Le Ministre des travaux publics (Crédit photo Ernesto Bafile)
La Première Dame et Le Président (Crédit photo Ernesto Bafile)
Le Président (Crédit photo Ernesto Bafile)
Le Ministre des travaux publics (Crédit photo Ernesto Bafile)
Reconstruction(s) ou la comédie d’un rêve confisqué
Il m’a toujours été impossible d’écrire sur quelque drame récent que ce soit. Je me suis toujours dit : laissons cette spécialité à ces rapporteurs de récits. Je ne suis pas de ces dealers de paroles‚ ces poètes charognards à l’affût de catastrophes‚ Dieu m’en garde !
Et qui a jamais ignoré qu’Haïti, se trouvant souvent sous la poigne de dirigeants impotents‚ court à la catastrophe ? Pour cette raison qu’il faut‚ en prenant conscience de ce grand drame du 12 janvier 2010‚ vite le « relativiser »‚ afin de toucher à la véracité des choses.
Aujourd’hui, je veux surtout parler d’un rêve confisqué. Je voudrais parler de cet état de fait inacceptable. Je veux m’expliquer cette société régie par des principes désuets, phallocratiques. Je veux parler de ce peuple guidé par des politiciens malfaisants, givrés, catastrophes eux-mêmes. Je voudrais, par le rire, casser ce mutisme désopilant.
Traiter par la farce cette situation bien réelle dans laquelle nous sommes plongés depuis trop longtemps est un défi. Mais le théâtre ne permet-il pas de tout transcender ? Si le théâtre est bien synonyme du faux, alors il peut tout. Singer, simuler le bonheur ainsi que le malheur. Le rire et/ou les pleurs pour permettre d’ouvrir une brèche à la compréhension.
J’ai pris exprès ce rêve. Celui de la RECONSTRUCTION tant souhaitée après cet événement macabre. Mais confisqué dès le lendemain. Ce réveil qui pour certains paraissait évident, qu’ils voyaient comme un déclencheur de Libération‚ d’Espoir‚ d’un autre Avenir possible.
Au lieu de croire à la malédiction chronique‚ ils se tuaient à penser que le Séisme, synonyme de chambardement‚ de renversement‚ de changement radical, pouvait jouer le rôle d’une heureuse métaphore. Parce qu’enfin ce qui comptait pour eux ce n’était plus cette catastrophe qui a eu lieu (c’était déjà fait)‚ mais l’avenir qu’elle devait amener à améliorer.
On ne cessera de dire sur ce qui s’est passé‚ c’était «Apocalyptique»‚ «Catastrophique»‚ «Regrettable» ! Les mots manquent encore pour toutes ces âmes disparues. Mais beaucoup ont cru que le tremblement de terre inouï du 12 janvier 2010 allait permettre un grand sursaut du pays.
On voudrait ignorer complètement que s’il y a eu des morts, et que s’il y en a encore, à chaque catastrophe survenue, que cela est dû en tout et pour tout, à cette gangrène séculaire : l’incurie administrative de l’état haïtien.
Guy Régis Jr
CALENDRIER
> Création en septembre 2017 - Yanvalou, Port-au-Prince
> 6, 7 octobre 2017 - FOKAL, Port-au-Prince
> 26, 27 novembre 2017 - Yanvalou, Port-au-Prince
> 24, 25, 26 novembre 2018 - Festival 4 Chemins, Yanvalou, Port-au-Prince
Crédit photo Ernesto Bafile